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La vitamine D et l'allaitement maternel

La vitamine D est une vitamine liposoluble mais avant tout, il s’agit d’une hormone synthétisée dans l’organisme humain à partir des rayonnements solaire. Elle intervient dans l’absorption du calcium et du phosphore au niveau de l’intestin et de la réabsorption par les reins. Elle influence également plus de 200 gènes. Nous avons encore grandement à apprendre sur cette hormone. Récemment, nous avons appris qu’elle jouait un rôle important dans de nombreuses maladies, telles que, l’arthrite, trouble de la peau, diabète et le cancer.

Durant la petite enfance, l’importance de la vitamine D est capitale. Elle prévient entre autre le rachitisme (une maladie de croissance et de l’ossification chez le nourrisson et le jeune enfant).

On entend fréquemment des gens qui affirment que le lait maternel n’est pas complet puisqu'il est pauvre en vitamine D. Mais qu’en est-il exactement?

Selon les recherches du Dr. Jack Newman, le lait maternel contient vraisemblablement peu de vitamine D (de 4 U.I à 40 U.l comparativement aux préparations commerciales pour nourrisson qui en contiennent 400 U.l) On présume que c’est comme cela que la nature a voulu les choses. Depuis la nuit des temps, les femmes allaitent leur enfant et aucun problème en découlait. Le lait maternel contient juste ce dont il faut pour répondre aux besoins du bébé, considérant le fait que la vitamine D provenant du lait maternel est absorbé de manière optimale. Ce qui n'est pas le cas pour les préparations commerciales d'où leur haute teneur en vitamine D. Et lorsqu’on y réfléchi, le lait maternel demeure un des seuls aliments naturels contenant de la vitamine D, un lait spécifiquement conçu pour les nourrissons. Également, durant la grossesse, le fœtus emmagasine la vitamine D pour ses 6 premiers mois de vie et n’aura donc pas besoin de supplément. (Considérant que le bébé soit né à terme et que la mère ne soit pas carencée).

Par contre, il est vrai que les enfants vivant au Canada, nourris aux seins sont plus à risques de développer une carence en vitamine D. Pourquoi? L’hypothèse de notre mode de vie actuel et la latitude Nord du Canada semblent être des facteurs à considérer.

Tout d’abord, il faut savoir qu’environ 10% de notre source de vitamine D provient de notre alimentation et 80-90% de notre apport provient du soleil. Dans un pays industrialisé comme le notre, les carences alimentaires sont plutôt rares et donc, la carence en vitamine D provient essentiellement d’un manque d’exposition au soleil. Le Québec est situé à 42° de latitude et est considéré comme un pays peu ensoleillé d'octobre à avril. C’est pourquoi le risque de carence est plus élevé. Tout ceci considérant notre mode de vie qui nous contraint à passer nos journées à l’intérieur plus souvent qu’autrement. De plus, les recommandations d’utiliser de la crème solaire lors d’une exposition prolongée diminue de façon considérable notre exposition aux rayons solaires. L’indice de protection solaire bloque les rayons ultraviolets ce qui diminue grandement la synthèse de la vitamine D. Mais nous protège-elle véritablement du cancer de la peau? En plus d'être majoritairement cancérigène elles-mêmes dans leur composition, les crèmes solaires ne protègent pas totalement contre les cancers1.

Une autre grande question survient. Le soleil est-il à ce point néfaste pour l'être humain? Plusieurs médecins lancent un cri d'alarme à ce sujet. Bien que l'exposition prolongée au soleil soit néfaste, le soleil est indispensable à notre bonne santé. Fuir le soleil est plus dommageable pour notre santé que de s'y exposer fréquemment sur de courtes périodes. Le fait est qu'en s’exposant fréquemment au soleil, on prévient de nombreux cancers, l’ostéoporose et même les maladies cardiovasculaires et le diabète.

Une exposition solaire d’une durée d’environ 20 min d’une toute petite partie de notre corps donne le temps nécessaire à notre organisme pour synthétiser de 8 000 à 10 000 U.L de vitamine D. De plus, la vitamine D emmagasiner dans notre organisme durant l’été nous permet de répondre à nos besoins quotidiens pendant la période automnale et ainsi que durant une portion de la période hivernale. Faits à considérer, les réserves en vitamine D dépendent de certains facteurs comme l’âge, la taille, l’état de santé de la personne, etc. À cause des ces différents facteurs, il est impossible de savoir si les réserves de vitamine D seront suffisantes, pour chaque individu pour passer l'hiver entier sans être carencé.

Pour ce qui est de la supplémentation en vitamine D, il faut savoir qu’il existe à l’heure actuelle, bons nombres de contradictions et beaucoup de connaissances sur ce sujet sont encore à acquérir. Tout d’abord, les doses recommandées sont loin de faire l’unanimité dans le monde et ni même en bas de quel seuil il y a une carence. Pour le Canada, il est recommandé pour un adulte de prendre 600 U.I (variable en fonction de l’âge, de la pigmentation de la peau et de l’ensoleillement). Dans d’autres pays comme la France, les recommandations sont de 1200 U.l par jour.

Quant est-il des excès de vitamines D? Encore une fois, une question qui demeure sans véritable réponse. On suggère qu’un excès prolongé au supplément vitaminique administré à haute dose pourrait être à l’origine d’une hypercalciurie et de complications rénales, en particulier chez les nourrissons ayant une hypersensibilité à la vitamine D. L’hypersensibilité est assez rare mais survient à des doses plutôt faibles de vitamines D (Entre 1600 et 1800 Ul par jour). Certains diront qu’à doses excessives une intoxication à la vitamine D est possible considérant que celle-ci peut s’accumuler dans l’organisme. Mais les données scientifiques que nous avons actuellement ne tendent pas en ce sens puisque pour une intoxication, il faudrait un apport de 40 000 U.I par jour sur une longue période. Chez le nourrisson, des doses de 1800 U.I quotidiennes pourraient s’avérer néfastes, voire toxiques, pour la santé de l’enfant. On associe également une plus forte dose en vitamine D à un plus grand risque de maladies cardio-vasculaires et à un plus grand risque de cancer du sein, de la prostate et de l’intestin. Mais, rien de semble prouver hors de tout doute et on est encore bien loin d’obtenir un consensus quant à la quantité maximale de supplément de vitamine D à ne pas dépasser quotidiennement!

A noter qu’une intoxication ne peut être causée par l’alimentation, les aliments n’en contiennent pas suffisamment. Elle ne peut être causée non plus par les rayons ultraviolets puisque la synthèse endogène permet de régulée la quantité de vitamine D selon les besoins de chaque individu.

Une autre question subsiste encore! Si nous devons donner des suppléments, à qui devrions-nous les donner? A la mère ou au nourrisson? Avant, pendant la grossesse ou seulement après l’accouchement?

Malgré tous les efforts faits pour fabriquer synthétiquement ce que la nature nous offre, il en résulte toujours des imperfections et des manques. Que ce soit un supplément de fer ou de vitamine D par exemple, on arrive à la même conclusion. Un niveau d’absorption par l’organisme non optimal. Les enfants nourris aux préparations commerciales (mêmes celles enrichies) sont également sujet aux carences en vitamine D, bien que moins fréquent que ceux exclusivement allaités. Les bébés allaités recevant une supplémentation sont également à risque de carences. Selon Jack Newman, une mère en bonne santé et sans carence parvient à répondre aux besoins nutritifs de son enfant, allaité exclusivement durant les 6 premiers mois. Sachant cela, faudrait-il mieux s’assurer que la mère reçoive une dose quotidienne de vitamine D pour répondre aux besoins de son fœtus durant la grossesse et durant son allaitement (On s'assurait ainsi que la vitamine D que recevrait le bébé proviendrait directement de lait maternel et par conséquent, serait mieux absorbé). Plutôt que de donner systématiquement des suppléments synthétiques au nourrisson qui sont mal absorbés dans bien des cas.

On recommande systématique une supplémentation de vitamine D chez les nourrissons allaités. Mais est-ce nécessaire pour tous? Vraisemblablement, non. Est-ce qu’il serait possible de cerner les personnes plus à risque de développer une carence? Probablement que oui puisqu’un simple test par bilan sanguin du taux de 25 (OH) D pourrait nous dire si il y a carence ou non. Est-ce une autre faille de notre système de santé, qui trop engorgé, généralise pour tous encore une fois en recommandant une supplémentation en vitamine D pour tous?

Pour l’instant, nous avons le choix de nous informer, de peser le pour et le contre et de prendre une décision en connaissance de causes pour nous et nos enfants.


Rédigé par Mélanie Ouimet
Biochimiste
Bénévole en allaitement

Livre pertinent pour en apprendre plus sur ces différents sujets:

Soleil, mensonges et propagande - Dr Brigitte Houssin 1

Vous apprendrez :
• que les crèmes solaires ne protègent pas des cancers
• qu’elles ne sont pas sans inconvénients ni dangers
• comment s’exposer intelligemment au soleil
• quelles maladies peuvent être prévenues ou guéries par le soleil et la vitamine D
• quels sont nos besoins réels en vitamine D
• comment se procurer les doses nécessaires


Références :
http://www.lllfrance.org/Feuillets-du-Dr-Jack-Newman/Lallaitement-et-les-autres-aliments.html
http://www.guide-vitamines.org/vitamines/vitamine-d/carence-vitamines-d.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vitamine_D
http://www.alternatif.ch/alternatif-bien-etre/index.php?option=com_content&view=article&id=154&Itemid=65