Depuis que j'ai des enfants, j'entend constamment cette phrase: ''Ah! C'est juste un caprice! Laisses-le faire.'' Ou ''Il faut le casser pendant qu'il est jeune.''
J'avoue ne pas comprendre! Un bambin qui pleure, qui est en colère, qui veut se faire prendre, qui se roule par terre (crise de bacon), vie une émotion, il veut être entendu, certes maladroitement peut-être mais un ''caprice''. Je ne ...vois pas du tout le lien.
Encore moins lorsqu'on parle d'un nourrisson, alors là, je suis totalement perdu! Comment un si petit être totalement dépendant de nous pourrait nous manipuler en faisant un caprice?
Où est donc venue cette équation: Bébé pleure + maman le prend + bébé cesse de pleurer = caprice?
Un bébé qui pleure trouve du réconfort dans les bras de ses parents, rien de plus, rien de moins.
Si on prend la définition du mot caprice dans le Larousse on peut lire: Volonté soudaine, irréfléchie et changeante de quelqu'un, parfois d'un animal ; lubie
On peut également trouver des synonymes comme : Désir, volonté subite, irréfléchie et passagère.
Rien en lien avec les émotions éprouvées, rien en lien avec un cerveau immature et en développement, rien en lien avec des crises de colères, avec le besoin d'être rassuré qu'éprouvent les enfants.
Donc, je partage cette avis que l' ''On appelle caprice ce que le parent ne comprend pas. Mais, derrière ce qu’on appelle le caprice, il y a toujours une vraie raison.'' Isabelle Filliozat
Si on se penche du côté du développement du cerveau, il faut savoir que pour manipuler quelqu'un, ''il faut avoir la faculté de réfléchir consciemment, autrement dit, il faut que les lobes frontaux puissent sécréter du glutamate. Or ce mécanisme hormonal n'est pas encore en place dans le cerveau d'un nouveau-né. Un bébé n'est donc pas en mesure d'analyser quoi que ce soit, et encore moins de manipuler qui que ce soit.''
Lorsque l'enfant grandit, il faut également voir en lui autre chose qu'un petit monstre insupportable. ''Comme tout être humain, il est envahi d'émotions complexes, et il a des besoins psychologiques et physiologiques réels. En outre, en ramenant tout à une question de comportement, on oubli trop facilement quelles en sont les causes.''
Les enfants ont également besoin de beaucoup d'attention pour que leur cerveau se développe bien. C'est donc leur besoin de reconnaissance qui les poussent à attirer l'attention vers eux.
Ils ont besoin de structure et de repères pour éviter de se sentir déprimés, angoissés, en colère, etc.
''Un enfant est toujours en colère pour une bonne raison. Plutôt que de le frustrer, de tenter d’avoir raison ou de faire taire ses cris, Isabelle Filliozat propose de dialoguer et de jouer.''1
Mélanie Ouimet
Parents Éclairés
1.https://www.laligue.be/